Avril sur un fil fête ses 7 ans

par | Sep 21, 2023

J’ai publié ces textes sur Instagram.
Une rétrospective des 7 années de mon média, Avril sur un fil.
J’ai trouvé l’exercice enrichissant. C’est toujours bien de s’arrêter un instant et de regarder en arrière le chemin parcouru.
On trouve aussi des réponses. On fait sauter des blocages. On met le doigt là où ça fait mal.
Mais surtout, on avance.

EPISODE 1 – 2016

Ca fait longtemps que j’y réfléchis. Que cette envie tourne en boucle et me démange.
J’ai envie d’ouvrir un blog.
Un nouveau blog, j’entends.
Parce qu’il y a déjà Mon journal de couture *tu te souviens ?* qui a fêté ses 11 ans, mais qui visuellement ne me convient plus.
Et celui de ma marque de bijoux et accessoires qui visuellement me convient, lui.
Mais où je ne me sens pas libre.

C’est idiot, parce que j’ai quitté le salariat pour cette liberté justement. De mener mes projets. De laisser libre cours à mes envies. De permettre à ma créativité de s’exprimer.
Même si c’est loin d’être facile tous les jours.
Mais je crois encore que je peux me plier aux règles et faire comme il faut.
Alors là-bas, je n’ose pas.
Je cache mes doutes et je fais comme si tout allait bien.

J’ai changé ces dernières années, c’est indéniable.
Je ralentis, je consomme moins *mais encore trop*, je privilégie le local. Et surtout, j’ai décidé de ne plus acheter de vêtements pendant un an, mais de les coudre. Je ne sais pas si j’y arriverai, c’est un sacré challenge tout de même !

Je teste et je me plante parfois.
Je me retrouve bloquée face à mes ambitions.
J’apprends.
J’en ai marre de ne voir que du beau et du lisse.
Moi, ce que je veux c’est du vrai, des failles, des imperfections. Avec des discussions et des échanges. Des partages qui font avancer. Des rencontres qui motivent.

Je cherche un nom.
Ce sera Avril sur un fil.
Avril pour mon mois de naissance. Fil pour la couture, les idées, le dicton.

Et le 28 août 2016, j’ouvre ma page Instagram, le temps de préparer ce blog.
Je ne sais pas où ça m’amènera, mais j’y vais.

EPISODE 2 – 2016 / 2017

J’ai lancé ma page Instagram et j’ai commencé un bullet journal.
Je note et je liste.
Beaucoup.
Côté perso et côté pro.
J’ai des idées par dizaines. Des bonnes et des moins bonnes. Des pragmatiques et des farfelues.
De nouveaux bijoux pour mes boutiques partenaires. Une nouvelle robe. Des bocaux customisés au posca. Un atelier dans le jardin. Des ateliers couture en présentiel. Une nouvelle robe. Encore.

En octobre 2016, je publie mon premier article sur le blog.
Puis, tout s’enchaine. Couture, DIY, Bullet journal, recettes de cuisine.
J’aime ça, écrire. C’est le mode d’expression qui me convient le mieux. Je peux choisir chaque mot avec attention. Le peser. Faire rouler les lettres sur le clavier. Jouer avec les émotions.
Je partage mes expériences. Mes réussites et mes erreurs de parcours.

Je préfère laisser les phrases s’enchaîner sur l’écran plutôt que de parler. L’émotion me fait souvent perdre les pédales. Je m’emmêle et je dis n’importe quoi.
Et une fois que les mots sont libérés, on ne peut pas revenir en arrière.
Oui, je préfère écrire.

Je termine mon année sans shopping et dresse un bilan rapide.
Ces douze mois se sont bien passés, les boutiques ne m’ont pas manqué. En revanche, j’ai à apprendre côté anticipation. Il faut bien plus de temps pour coudre une pièce que pour en acheter une.
Mais, le fit du vêtement n’a rien à voir !

Dans le jardin, mon nouvel atelier se construit. Les mots m’ont échappé et monsieur a validé l’idée. Je me dis que c’est complètement fou. Je lance un crowdfunding pour terminer son aménagement.
On me soutient. Des proches. Des abonnées. Des inconnues.
C’est complètement fou.
Je prépare mes cartons et déménage dans le jardin.
J’organise les portes ouvertes à l’atelier de décembre dans ce nouvel espace. Mes bijoux se vendent en France, en Belgique, en Italie, en Australie.

J’ai un pincement au cœur, je me dis que je ne mérite pas tout ce qui m’arrive. Je culpabilise de tout un tas de choses dont beaucoup ne dépendent même pas de moi.
Mais je n’ose pas en parler,
Alors je continue.

EPISODE 3 – 2018 / 2020

Je ne me sens plus alignée dans mon entreprise. Je créée des nouvelles collections et j’accumule la matière première. Beaucoup trop. Je rencontre plusieurs déconvenues auprès de mes revendeurs : fermeture, impayés, rétractation… Je m’épuise. Alors, je décide d’arrêter les frais et la vente aux professionnels.

Avril sur un fil est ma bouffée d’oxygène.
J’organise des ateliers couture et DIY. J’accueille les participantes dans mon atelier, dans le jardin. Je lance une chaîne YouTube, même si je préfère toujours écrire. D’ailleurs, je prépare des scripts et je prompte mes textes. Pour minimiser le montage.

Je couds, beaucoup. Ca m’aide à mieux accepter mon corps. J’organise le premier défi photo couture en novembre 2018, avec plus de 12.000 publications. C’est chouette. On échange, on partage, on noue des liens.
Ma mère est malade.
Le regard des autres m’effraie. La peur d’avancer me cloue sur place. Ma créativité se dilue.
Mais je me refuse à abandonner. Je vais rebondir. Autrement. Après tout, le verre est toujours à moitié plein, non ?

Je fabrique moins de bijoux et j’envoie des courriels, en plus des articles de blog. Une fois par mois. Deux fois, parfois trois.
Pour la Saint-Valentin, je projette un texte différent. Après tout, oser est mon mantra de l’année. J’écris autre chose, cette fois. Une fiction.
Les mots se conjuguent à ma passion pour la couture et une femme couds sa robe pour un rendez-vous. J’ai peur qu’il ne soit pas à la hauteur. Je le fais relire à trois amies de confiance.
Je me prépare à ce qu’elles soient déçues. Pourtant, elles m’encouragent.
Alors je l’envoie.
A 1.175 personnes.

Cette femme, c’est Clara.
Oui, la Clara de l’Appart d’en face.
*Tu retrouveras ce texte dans le roman, aux alentours de la page 200. A ce moment, je ne pense pas qu’il sera plus que quelques lignes envoyées dans un email. *

Je reçois des messages. Ils me remercient, ils m’encouragent, ils veulent une suite.
J’ai du mal à y croire. Moi qui ne me suis jamais autorisée à poser sur l’écran les histoires qui se jouaient dans ma tête.

EPISODE 4 – 2020 / 2021

Le temps s’arrête. On se confine. On s’enferme dans nos bulles.
Les ateliers créatifs sont annulés.
Les évènement auxquels je dois participer aussi.
Pause obligatoire. Temps blanc.
J’expérimente en couture.
Je commence à écrire sur mon expérience de garde-robe sur mesure. Je projette d’en faire un ebook. J’avance, mais je ne vais pas au bout.

En parallèle, j’instaure un rendez-vous hebdomadaire le dimanche matin avec mes abonnées. Je l’appelle Il faut que j’te dise. Un peu comme une conversation entre copines autour d’un billet d’humeur et de quelques inspirations créatives.

J’ai ce besoin permanent de me réinventer. Certains disent que je m’éparpille.
Je ne pense pas.
Au contraire.
Je reprends mon souffle.
La santé de ma mère décline.
La créativité est mon oxygène. Et j’étais en manque.

Clara et l’Ecrivain occupent toujours mon esprit. J’écoute ce qu’ils ont à me dire et je décide d’écrire quelques pages pour l’avent sur un fil, un calendrier de l’avent dématérialisé. Les 4 à 5.000 mots projetés se transforment en 12.000 et leur histoire s’installe dans les cases du dimanche.
A Noël, je l’imprime et couds un livret que j’offre à quelques proches.

J’ai besoin de m’évader, de vivre d’autres vies, de couper avec la réalité. Alors je lis. Beaucoup. De tout. Je découvre l’auto-édition.
J’écris aussi. Pour les mêmes raisons.

On nous annonce une fin inéluctable. Proche. Les allers-retours se multiplient.
Ma lecture devient boulimique.
Clara et l’Ecrivain m’empêchent de me noyer. Je ne sais pas ce que je ferai de leur histoire. Mais peu m’importe. J’aligne les mots pour garder la tête hors de l’eau.

Ma vie bascule en un coup de fil, à la caisse d’un magasin de chaussures. En 2003, c’était un magasin de meubles.
On apprend à vivre autrement et je continue d’écrire.
Je parle de ce projet dans ma lettre créative. On m’interroge sur les suites que je lui donnerai. Je n’en ai toujours aucune idée. On aimerait me lire. Je ne sais pas.

je ne l’appelle toujours pas roman, je ne me sens pas légitime. Fichu syndrome de l’imposteur. Et puis, je réfléchis à ce qu’il représente, au-delà de l’histoire.
Ma bouée.
Il mérite d’exister.

EPISODE 5 – 2021 / 2022

J’envoie mon manuscrit à ma team. Je suis morte de trouille. Ecrire, c’est intime. Le partager… tu imagines. De leur avis dépendra son avenir. Parce que même s’il mérite d’exister, je tiens à conserver ma dignité *Bonjour. Je m’appelle Virginie et je n’ai aucune confiance en moi.*

J’ai délaissé le blog, YouTube et ma lettre créative. Tout comme ma machine à coudre. Je navigue sur Instagram en sous-marin.

Je suis entourée de bienveillance et de personnes qui croient fort en moi. Je décide de le partager avec ma communauté et choisis l’autoédition. J’ai envie que ça aille vite.

Je corrige, modifie, résume, photographie. Je retrouve le chemin des RS et j’organise un nouveau #défiphotocouture.
Puis, le plus dur pour moi, j’attends.
Il sort le 15 décembre. Mes exemplaires papier arrivent début janvier. Ils sont beaux. L’histoire de Clara et l’Ecrivain ne m’appartient plus, elle se partage. Les premiers avis arrivent. L’émotion déborde.

Je partage mes lectures, tant pis si celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n’approuve pas. Je n’ai pas envie de rentrer dans le moule, je ne suis pas une tarte. *oui, je l’aime bien celle-là* Mes photos résument l’histoire en mode flatlay. A l’image de la couverture de l’Appart d’en face.

Je n’ai presque pas cousu ces derniers mois sans pour autant manquer de choix pour m’habiller le matin. J’aime désormais tous mes vêtements ou presque. Moins mais mieux.

Des personnes que je ne connais pas me lisent. J’ai du mal à y croire. J’ai entamé un nouveau projet d’écriture, avec cette fois l’objectif de le partager. Noël à la Fabrique.
Parce qu’en Alsace, cette fête est un peu dans notre ADN.
Je cuisine des bredele en plein canicule pour la photo de couverture.
Ma team le lis sous le soleil. Je travaille avec une correctrice en or. Je suis chanceuse de les avoir. Il sort le 15 octobre. David et Noëllie partent à ta rencontre.

Je participe au booklanta 5 💙. Je noue de nouvelles amitiés virtuelles dont certaines se prolongent au-delà des écrans. J’avale des pages et des chapitres. Je sors de ma zone de confort. Et là… *je te laisse deviner la suite*

EPISODE 6 – 2022 / 2023

Noël à la Fabrique arrive entre tes mains et je projette d’en écrire la suite. Je note mes idées dans un carnet, j’écris des morceaux de chapitres sur l’ordinateur. Comme ils viennent, je ne sais pas écrire dans l’ordre.

Je retrouve ma machine à coudre. Je couds une pièce qui me fait envie depuis longtemps. Je pensais que mon corps n’avais pas son accréditation pour le port du tutu. C’est une erreur ; c’est au vêtement de s’adapter à nos corps, pas l’inverse.

Pour le booklanta, je lis « un roman qui fait froid dans le dos. » J’ai un coup de foudre littéraire complètement inattendu. Il m’a touchée comme aucun autre avant. Une panne de lecture se profile. Ma sensibilité est au tapis et ma PAL de Noël en PLS.
Mes plans d’écriture évoluent. Impossible de poser sur l’écran la suite de l’histoire de Noëllie et de sa tribu, je ne suis pas dans le bon état d’esprit. Charlotte s’invite à la fête.

Pour la première fois, je parle de l’intensité de mes émotions dans ma lettre créative. Je déteste les cases et ce mot encore plus, hypersensible. Il véhicule l’idée d’excès, alors que c’est une question d’intensité. Je lui préfère extrasensible. Même s’il n’existe pas au dictionnaire.
J’ai envie d’en parler dans un roman. Des émotions qui percutent. Jamais dans la demi-mesure. Des bonheurs qui sonnent l’impression de s’envoler. Et des peines qui sont de profondes douleurs.

Je suis fatiguée et je finis malade à Noël. Je termine l’année sur une lecture coup de coeur dont j’attends la suite avec impatience. Dans une éternité. Je râle beaucoup *râleuse est mon troisième prénom *. Je dis que d’ici là, j’ai le temps d’écrire un roman. Après tout, l’éternité ne se termine pas demain.

J’accepte des missions de rédaction sur des sujets de ma vie d’avant. Je veux vivre mes rêves et je veux m’en donner les moyens. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et certainement pas la dernière.

J’envoie Roman 3 à ma team. Le jour de la fin de l’éternité. Je relis, je supprime, je détaille. J’apprends, toujours.
Je réfléchis à la suite pour lui, pour mon entreprise, pour moi.
Et après ?
Demain nous le dira.
Merci d’être là.

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