Coup de coeur pour le roman S’adapter ou mourir d’Antoine Renand

par | Juil 28, 2024

S’adapter ou mourir, c’était le dernier roman d’Antoine Renand dans ma PAL.
Et le seul que je n’avais pas lu.
J’avais prévu d’attendre encore un peu. Mais Instagram est passé par là.

 

S’adapter ou mourir d’Antoine Renand

D’un côté, il y a Ambre. 17 ans. En conflit avec sa mère. Accro aux réseaux sociaux.
Elle décide de s’enfuir avec son petit copain et de faire escale dans la Drôme, chez un homme rencontré sur Internet, devenu son confident. Elle est alors loin d’imaginer le cauchemar qu’elle va vivre.

De l’autre, il y a Arthur. 40 ans. Réalisateur. Un couple qui bat de l’aile. Comme ses projets professionnels.
Après une séparation, il se retrouve dans l’obligation de trouver un boulot alimentaire. Et devient modérateur sur les réseaux sociaux, à supprimer les contenus interdits. Dérangeants, violents, insupportables.
Ce qui n’est pas sans conséquence.

Les deux histoires vont finir par s’entrechoquer. Mais quand et comment ?

S'adapter ou mourir d'Antoine Renand

 

Coup de cœur absolu

On ne va pas se mentir, S’adapter ou mourir est un roman difficile. Qui prend aux tripes et secoue. Fort. Très fort.
Le plus terrifiant, c’est le côté réaliste.
Avec une certaine pudeur dans l’écriture et envers tes personnages.
Et un lecteur qui n’est pas épargné.
On frémit dès les premières pages.
Mais pas de surenchère. Les mots ont un pouvoir de suggestion puissant. Même sans descriptions explicites, on ressent la violence qui émerge entre les lignes.

Au début, j’ai eu du mal à rentrer dans les chapitres d’Arthur. Foisonnement d’émotions. J’avais besoin de les garder à distance. *et j’ai lamentablement échoué.* Alors qu’Ambre m’a embarquée dès le début…

J’ai aimé le sujet construit autour des réseaux sociaux. Des amitiés virtuelles et de la modération de contenu. Des questions qu’on se pose, des choix qu’on fait et de leurs conséquences. De l’ubérisation du monde dans lequel on vit.
Que ce roman soit différent des autres écrits par l’auteur et qu’il pousse encore plus à la réflexion. Qu’il nous amène là où on ne s’y attend pas.
Les chapitres à la première personne. Plus immersifs. Intenses.
Mais pas les notes en bas de page *Pardon Antoine*.
Que l’histoire s’installe, le rythme est donné par l’alternance. Que la psychologie de certains personnages et leur construction soit poussés à leur paroxysme.

La fin m’a complètement surprise. Je l’ai trouvée atypique.
Et j’ai adoré ça.

Mais plus que tout, j’ai aimé qu’Antoine Renand ose. L’émotion. Sortir des cases. Naviguer entre les genres. Et ne pas se contenter de dérouler l’intrigue.

Ce roman, tu l’auras compris, est un coup de cœur absolu.
Il ma troublée. Touchée. Bouleversée.
Et conduite à une panne de lecture monumentale.
*Ce qui érafle les autres me déchire…*

La Noëllie qui sommeille en moi a posé une chanson sur cette lecture. *Je l’ai préférée à Lorie. Sorry.*
« I’ll be there as soon as I can
But I’m busy mending broken
Pieces of the life I had before »

Un coup de cœur, ça tient à quoi ?

Lire, c’est aussi vivre une expérience sensorielle, un voyage émotionnel, propre à chacun.e.
Au-delà de l’histoire.
Au-delà des mots.

Depuis quelques jours, j’ai cette question qui tourne en boucle. Un coup de cœur, ça tient à quoi ? A quel moment atteint-on ce point de basculement qui rend notre lecture si spéciale ? Qui la fait passer de « j’adore » à « je ne vais jamais m’en remettre ».

Un coup de cœur est l’expression même de la subjectivité.. Souvent lié au moment dans lequel notre lecture s’insère. Avec en écho les questions qu’il remue.
Un mot, une phrase, une émotion. L’histoire. La plume. L’emprise. La justesse.
Il a ses propres résonances, parfois inexplicables et singulières. C’est loin d’être universel. Et tellement personnel.

Parfois on le sait, avant même d’avoir refermé le livre. Parfois, on a besoin d’un peu de temps pour se rendre compte de ce lien invisible qui s’est tissé entre nous. On pense aux personnages des semaines après. On est resté coincé entre les pages. On ressent encore les émotions qui roulent sous la peau. Ou perlent au bord des cils.

Des coups de cœur, j’en ai de moins en moins. Et souvent quand je ne m’y attends pas.

On m’a parfois reproché d’en faire trop. On m’a dit que je n’étais pas objective.
« J’efface. *Je bloque.* Et tout va bien dans le meilleur des mondes. »
*C’est faux.*
On ne parle jamais assez de ces livres qui nous ont marqués.

J’aime à penser qu’il recèle une part de magie dans un coup de coeur.
Et que finalement, c’est lui qui nous choisit.

J'ai lu S'adapter ou mourir d'Antoine Renand - Avril sur un fil

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S'adapter ou mourir d'Antoine Renand

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