5 idées pour mieux consommer la couture
La mode, la couture. La couture, la mode. Les deux sont finalement liées.
Comme je t’en parlais dans un précédent article, la mode n’est pas éphémère, contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire. La mode, c’est toi. C’est moi. C’est nous.
La couture aussi.
Aujourd’hui, j’avais envie d’aborder un sujet alimenté par mes réflexions et lectures de ces derniers mois. Dans un article qui parle de mode, de style, de couture, de consommation responsable.
5 façons de mieux consommer la couture.
Cette semaine, c’est la semaine de la Fashion Revolution. Alors quel meilleur timing pour publier cet article ?
Flash back sur ma propre expérience
Prise de conscience
Je me suis longtemps demandée comment diminuer mon impact mode d’un point de vue éthique et environnemental, tout en continuant à prendre plaisir à m’habiller. C’est là que j’ai choisi il y a 3 ans, de ne plus acheter de vêtement et de coudre 100% de ma garde-robe. Un vaste projet dans lequel je suis toujours aussi heureuse de m’investir.
Puis, j’ai récemment eu envie d’aller plus loin.
Trop loin peut-être.
J’avais rêvé d’une garde-robe capsule, avec des vêtements qui se mixent facilement entre eux. Rien que des fringues préférées et un nombre réduit de pièces.
Mais dans ma réflexion, je me suis égarée et j’ai laissé de côté la notion plaisir.
Oui, la couture, même si elle est intimement liée à mon travail, reste un loisir.
Alors, j’ai cherché un juste milieu.
Une démarche qui allierait convictions et plaisir.
Et j’ai imaginé une garde-robe raisonnée.
Je n’ai bien évidemment aucune leçon à te donner. En revanche, partager ma propre expérience peut t’aider à avancer dans tes réflexions.
Dans un sens comme dans l’autre.
Je ne porte aucun jugement.
Je couds depuis plus de 22 ans. Et je n'achète plus de vêtements du prêt-à-porter depuis décembre 2015.
J'ai voulu partager mon expérience dans un livre. Sur mesure.
Il retrace mon parcours de couturière autodidacte vers une garde-robe plus raisonnée.
J’y partage les prises de conscience qui l’ont jalonné. Le pourquoi j’en suis arrivée là. Et le comment je m’en sors. Ma perception du corps et mon rapport à la mode. Celle qui va trop vite. Et celle qui ralentit.
Mes années d’insouciance
Je ne suis pas parfaite, ma démarche et ma garde-robe certainement pas non plus. En revanche, j’essaie d’avancer et d’apporter une réponse, MA réponse, pour modifier ma consommation de la mode.
Pour aller vers plus d’éthique.
Et prendre en compte la notion environnementale.
De mes années d’insouciance, j’ai compris que trop souvent j’achetais sous le coup de l’impulsion des vêtements qui ne me plaisaient qu’à moitié.
Qui ne m’allaient qu’à moitié aussi.
En espérant perdre un jour un ou deux kilos.*ou plus*
En pensant qu’une fois à la maison ma perception changerait.
Finalement, ces vêtements ont été oubliés dans un coin de ma penderie ou au fond d’un tiroir.
Tu remarqueras que la réflexion ci-dessus peut tout aussi bien s’appliquer en remplaçant le verbe acheter par coudre.
Il en va de même pour les tissus.
Preuve en est que certains n’ont pas bougé de mes étagères depuis des années.
Depuis mes débuts en couture même pour quelques-uns.
Alors me diras-tu, comment mieux consommer la couture ?
5 idées pour mieux consommer la couture
Adopter le less is more
Si l’on parle beaucoup de fast fashion, la fast couture existe aussi.
Aussitôt cousu, aussitôt oublié.
Ou du côté des tissus, patrons et fournitures…
Vite acheté, vite rangé.
Je l’admets, ce n’est pas toujours évident de se raisonner. A regarder mes étagères, on comprend rapidement que j’ai plus d’une fois succombé à l’appel du tissu.
Alors désormais, avant tout achat, je me pose la question » en ai-je vraiment besoin ? « . Ça ne me met bien entendu pas à l’abri d’un achat mal ciblé ou peu contrôlé.
En revanche, ça me permet de garder le cap et limiter les achats impulsifs répétés.
Apprendre à se connaitre
Apprendre à me connaitre a été un élément essentiel et révélateur dans ma démarche, qui m’a évité de m’engager sur des chemins difficiles.
Tant du côté morphologique que du côté colorimétrique.
Sans oublier le ressenti.
Etre à l’aise dans un vêtement, porter des pièces qui nous correspondent c’est ce qu’il y a de plus important. N’oublions pas que ce n’est pas parce qu’un vêtement nous plait qu’il nous va.
Et inversement.
T’est-il déjà arrivé de te sentir comme déguisée une fois habillée, alors que morphologiquement tout collait ?
Alors pour éviter de te perdre dans des projets couture inopinés, apprends à te connaitre.
En faisant l’inventaire de ton dressing, trouve les pièces dans lesquels tu te sens à l’aise.
Les vêtements qui te plaisent ET qui te vont.
De même pour les couleurs, les motifs et les imprimés.
A quoi bon acheter un tissu à fleurs si tu ne te sens pas toi avec un imprimé ?
J’ai par exemple longtemps acheté des tissus dans les tonalités de marrons, orange, .. pour au final ne jamais les utiliser. Ce sont des couleurs qui ne me correspondent pas. Aujourd’hui, même si je craque complètement sur un imprimé dans ces tons, je ne l’achète plus. Car je sais pertinemment bien qu’il finira au fond d’un tiroir.
Idem pour les patrons.
Il y a certaines coupes de vêtements qui aussi belles soient-elles ne me vont pas.
Et ne m’iront jamais.
Maintenant, je me contente d’admirer les réalisations de ces dits patrons sur les comptes Instagram des copines.
Acheter auprès de petites entreprises
Quand c’est possible, se fournir auprès d’une mercerie ou d’une créatrice de patrons indépendantes est une option plus éthique et durable que d’aller vers les grandes enseignes ou les magazines à grands tirages.
C’est aussi une façon de soutenir directement l’entrepreneuriat et l’économie locale. Notre achat permet de faire vivre une petite entreprise française qui pourra ainsi investir, payer ses factures, étoffer son catalogue, créer des emplois, …
Je dis bien quand c’est possible.
Car il est parfois difficile de choisir un tissu en ligne, d’autant plus quand il requiert des caractéristiques particulières, comme un taux d’élasticité minimum par exemple.
Et le seconde main en couture ?
Si l’on parle beaucoup de seconde main du côté du prêt à porter, cette démarche peut également s’appliquer au domaine de la couture et des loisirs créatifs de façon plus générale.
Les puces de couturières notamment sont une façon de trouver de nouveaux tissus sans générer de production supplémentaire pour un prix intéressant.
Je participe régulièrement à ce type d’événement, que ce soit du côté exposant ou visiteur.
Pour revendre certains tissus achetés à la va vite chez mon fournisseur habituel. *parfaitement imparfaite… comme tout le monde*
Ou te faire profiter du reste de mon coupon que je n’ai utilisé qu’à moitié.
Voir ton dressing dans son ensemble
Ce qui me parait aujourd’hui comme une évidence ne l’a pas toujours été. J’essaie d’avoir une vision d’ensemble de mon dressing, avec plus de transversalité et d’harmonie.
Je cherche l’équilibre entre les basiques et les pièces fortes.
Entre les unis et les imprimés.
Ainsi, j’évite les longs moments de solitude à me demander avec quoi associer cette jupe ou à me dire « je n’ai rien à me mettre ! ».
En choisissant une combinaison tissu / patron, je vois plus loin en imaginant avec quelles autres pièces je pourrais porter ce nouveau projet. Désormais la compatibilité de mes vêtements entre eux est une notion primordiale à prendre en compte.
Et après ?
Bien entendu, il y a d’autres pistes à explorer, comme privilégier les matières naturelles et écologiques. Je n’aborde pas la question dans cet article, car je t’avoue ne pas être un exemple à suivre dans ce domaine.
Bien au contraire.
Je suis bien entendue consciente de l’impact environnemental des matières artificielles comme la viscose ou même des fibres naturelles.
Si j’évite au maximum les matières synthétiques, mes connaissances ne sont pas assez poussées pour reconnaître les différents tissus et leurs alternatives.
J’apprends petit à petit.
Est-ce que ces pistes de réflexion pour mieux consommer la mode te parlent ?
Quelles sont celles que tu as mises en place ou vers lesquelles tu aimerais tendre ?
Si tu en connais d’autres, partage-les en commentaire !
N’oublie pas d’épingler sans tarder cette image dans ton tableau d’inspiration sur Pinterest !
Bonjour, merci pour l’article. Je me retrouve absolument dedans. Je suis partie d’un besoin d’adapter mon style et ma garde robe à mon nouveau mode de vie et morphologie (jeune maman au foyer), donc je suis passée par des réflexions sur les coupes, matières que j’aime, que je n’aime pas ou que j’aime mais qui ne me vont pas ou plus…je partage ta vision de garde robe raisonnée avec toi.
Pour ne pas m’égarer, quand j’achète un tissu je dois savoir à quel patron je vais l’associer, si les couleurs ou motifs vont aller avec quelque chose de ma garde robe actuelle…j’essaie d’imaginer d’avance les différents outfits que je peux faire.. pour achats des patrons j’essaie de garder en tête les caractéristiques où je sais que je ne le porterai pas même si je les aime sur les autres (chemises, coupes serrées, j’y ai ajouté récemment les épaules tombants par exemple etc) Ça limite les achats impulsifs même si on est pas parfait comme tu dis.
Merci pour ce partage et bonne couture raisonnée à toutes ?
@baia Bravo pour ta démarche !
Bonjour Virginie !!
Je me retrouve dans ton article. Dans un placard, j’ai quantité de tissus achetés sur un coup de coeur et qui attendent, attendent je ne sais quoi… je dois avouer qu’ils ne me plaisent plus qu’a moitié !
Comme toi, à présent je réfléchis avant d’acheter un tissu qui me fait de l’oeïl dans le magasin. Je deviens raisonnable !! Il est temps !!
Bises à toutes les couturières et bon WE !!
@annie Merci de ton message. J’ai justement fait le tri de ces tissus qui me plaisent mais ne m’inspirent pas pour les vendre en puces de couturières ce week-end.
Je recicle beaucoup. Mes vêtements ne sont pas mis au rebut. Je donne au association se qui est impeccable et les usagés ou défraîchi terminé leurs vies en accessoires.. Sacs.. Pochettes ou dans mes patchwork adoré.
@isa Bravo pour ta démarche !
J’ai apprécié dès le début la réflexion qui fait écho à certains de mes constats.
Le fait d’être écrit lui donne plus de clarté. Merci
J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir.
@mayana Merci à toi… et un pas après l’autre !
Pour ma part, peu de patrons, peu de magazines. Je me suis rendue compte que j’éprouvais rapidement un sentiment d’étouffement et de culpabilité à acheter des patrons que je ne réalise pas. Et je revends rapidement ceux dont je sais que je ne me servirais plus.
En revanche, acheter d’occasion, que ce soit des vêtements, ou aux puces de couturières, c’est au dessus de mes forces (trop de dressing partagé avec les cousines je pense, depuis ma petite enfance jusqu’à l’âge adulte)
Mais je reprise volontiers les pantalons de toute la famille, et même des copines, je suis fan du visible-mending, même si mes réparations sont encore en mode « le plus invisible possible »
Bref, pas parfaite, comme tout le monde! 😉
@marivero on a toutes des approches différentes, c’est enrichissant de les partager !
Bonjour. J’essaie de tendre vers ce que tu dis mais je rencontre plusieurs difficultés. Tout d’abord je ne me connais pas bien que ce soit du point de vue de ce qui me va (par exemple j’ai cru pendant très longtemps que la robe arum de Deer and doe ne m’irait pas mais au contraire je trouve qu’elle me va mieux que certaines robes avec de l’ampleur que je me suis faites) mais aussi des couleurs. Je craque pour des tissus sans me demander si ça me va ou pas. Je n’arrive pas à me projeter pour savoir qui va avec quoi justement parce que j’achète des tissus au coup de coeur. Par contre je n’achète qu’a des petites créatrices et je privilegie les mercerie « de quartier ». Et aujourd’hui je porte un pantalon dont le tissu provient des puces de couturières de Weyersheim de cette année. J’essaie donc d’aller dans ta direction, ce n’est pas facile et tes articles m’aident beaucoup. Christine
@christine c’est de longues périodes d’observation que j’ai appris à me connaitre. J’ai beaucoup écouté mon ressenti quand je portais tel ou tel vêtement, ça m’a aidée et ça m’aide encore à avancer.
Bonjour Virginie et merci pour ce nouveau partage d’expérience personnelle !!
Depuis que j’ai connu votre blog, je cherche à créer ma propre garde-robe raisonnée.. je dis raisonnée et non pas capsule car j’aime les vêtements et changer leur combinaison donc pas prête encore à fortement réduire le nombre des vêtements. Par contre « mieux consommer » me touche bcp. C’est d’ailleurs un pas que j’ai franchi depuis plusieurs années en fabriquant mes propres produits de toilette et entretien.
J’ai toujours cousu et tricoté, un peu pour moi, plus pour les enfants et maintenant les petits enfants. J’adore !! donc maintenant, je vais plus souvent penser à moi. D’ailleurs je me suis équipée d’une surjeteuse.. d’occasion ;))
Bonne continuation à vous !
@corinne-usseglio Merci de ton message. A bientôt